Réunion
du 17/11/2009
Mort de Antoine de Bourbon
Antoine
de Bourbon (1518
- 1562),
fils de Charles, duc de Vendôme, et de Françoise d'Alençon. Il est le père du futur Henri IV. Il porta d'abord les titres de comte
de Marle puis de Beaumont. Le 25 mars 1537, il succéda à la mort de son père
comme duc de Vendôme et de Bourbon. En tant que chef de la maison de Bourbon,
il est le premier prince du sang. Certains de ses descendants règnent encore
aujourd’hui, tel Juan-Carlos d’Espagne.
Il
épousa à Moulins le 20 octobre 1548 Jeanne d'Albret, sa cousine lointaine,
fille du roi de Navarre. Naît
rapidement une fort belle entente entre les époux. On dit la nouvelle duchesse
de Vendôme « plus belle qu’une Grâce ». Le roi de France Henri II dira qu’il
n’avait jamais vu plus joyeuse mariée que Jeanne. Le mari et la femme se
plaisaient. Jeanne aime l’humour et le tempérament gaillard de son époux,
Antoine adore la gaieté permanente de la petite duchesse. Le 21 septembre 1551,
Jeanne met au monde
son premier enfant, le duc de Beaumont. Deux ans plus tard, le petit prince est
mort. Alors que Jeanne éprouve beaucoup de peine, Antoine lui apporte le plus
tendre réconfort et le 13 décembre 1553 né un nouveau « petit fruit », le futur Henri IV. Le
duc de Bourbon fait figure d’époux attentif et aimant ainsi que de père
attentionné. Au total, c’est cinq enfants de l’amour que Jeanne lui donnera
mais seuls le futur Henri IV et leur dernier enfant Catherine vivront. En 1555,
Jeanne d’Albret devient la reine de Navarre Jeanne III, son père le roi de
Navarre Henri II d’Albret venant de mourir. Jeanne étant fille unique et la loi
salique n’existant pas en Navarre, elle a désormais plus de pouvoir que son
mari, « simple » duc de Vendôme. A partir de ce moment, les relations dans le
couple se dégradent doucement mais sûrement. Jeanne est vite déçue de la vanité
et de l’ambition d’Antoine qui voudrait ceindre une couronne, gouverner pour de
bon. Voir sa femme reine et ne pas être roi le rend malade de jalousie.
Il vient de prendre une maîtresse Louise de La Béraudière dite « la belle Rouet » dont il a un fils. Peut être aime-t-il vraiment Louise, sans doute qu’il commença cette relation pour déplaire à Jeanne, la rendre jalouse, lui montrer qu’il peut être indépendant de la reine de Navarre. Après la naissance de Catherine en 1559, Jeanne et Antoine ne sont plus que des étrangers l’un pour l’autre. De leur amour, il ne reste que des souvenirs. Désormais ils vont s’affronter jusqu’à la mort d’Antoine sur le terrain de la religion : Jeanne devient protestante presque jusqu’au fanatisme ; Antoine d’abord proche de la Réforme, participe aux cérémonies protestantes mais, sans véritables convictions religieuses, il oscilla plusieurs fois, entre le catholicisme et le protestantisme, puis, finalement, par appel du pouvoir auprès de Catherine de Médicis, il s’affirme définitivement catholique. Jeanne et Antoine, tous deux, désirent influencer leurs fils Henri.
Voila comment, l’héritage du
royaume de Navarre sépara Jeanne d’Albert et Antoine de Bourbon.
Antoine
de Bourbon passa sa vie à guerroyer pour
le roi de France. Pierre de Ronsard, dans « Les Hymnes »
(Hymne de Henri II, v. 427), le cite parmi les "Mars" qui sont
au service de Henri II
Il eut à combattre son propre frère cadet Louis de Bourbon, prince de Condé, qui devint alors le chef du parti protestant. En 1561, Catherine de Médicis, régente au nom de son fils Charles IX, nomma Antoine de Bourbon lieutenant général du royaume.
Durant la première guerre de religion, il soumit Blois et Tours.
Il participait
au siège de Rouen
tenue par les protestants, lorsque, le 3
novembre 1562, il fut blessé mortellement dans la tranchée par un coup
d'arquebuse, au moment où il satisfaisait un besoin naturel. Il mourut aux
Andelys le 17 novembre. La circonstance dans laquelle il reçut sa blessure
mortelle donna lieu à cette épigramme très irrespectueuse:
Amis français, le prince ici gisant
Vécut sans gloire et mourut en pissant
Ce prince avait du courage dans le cœur, mais de la faiblesse dans le caractère : né au sein de la Réforme, il s'attira la haine des Protestants en abandonnant leur culte; il fut peu regretté des Catholiques eux-mêmes.
Il ne connut pas d'autre gloire que celle d'être le père de Henri IV.